En ce début de printemps, il faisait gris et froid sur la mare de Réthoville.
Le vent tourbillonnant, venant du large, pliait les herbiers, où une Aigrette Garzette chassait, à la recherche d'insectes et de petits batraciens.
Au fond de la mare, loin du sentier qui la contourne, quelques spatules blanches exploraient le fond des eaux, elles aussi, en quête de nourriture.
A peu de distance, perché sur son piquet habituel, un faucon Crécerelle, surveillait les allées et venues à travers les herbes clairsemées de la dune.
De loin, j'ai entendu le battement puissant de leurs ailes. Puis leur cris claironnants, annonçant à tous, leur arrivée prochaine.
Ils sont passés plusieurs fois audessus de l'étang . Cherchant sans doute le meilleur endroit où se poser.
C'est d'abord la femelle qui s'est décidée. Saluée par un concert de jacasseries.
Le mâle, lui, a continué encore quelques instants ses circonvolutions.
Une fois à terre, lui d’habitude à l’allure si pataude, a commencé une élégante gesticulation.
Courant, sautant, voletant sur place, il décrivait de son long cou une sorte d’arabesque plaisante à voir.
Accompagnée de battements d’ailes, de cris et de sifflements agressifs.
Sa sarabande terminée, bombant le cou, il a repris son pause majestueuse et s'est dirigé en se dandinant vers ses congénères restés impassibles.